La connexion entre Pessa'h et la confiance en Hachem
בס"ד
Ayez confiance en Hachem pour vous aider à faire Pessa'h
À l’approche de Pessa'h 5779, nous espérons partager quelques extraits traduits des commentaires du Rav Eliezer Berland sur la Haggadah.
Moishela se rendit chez le Paritz (seigneur polonais) avant Pessa'h, et le Paritz lui dit :
Dis-moi, Moishela, qui te donne ta parnassa (subsistance) ?
Moishela répondit :
HaKadosh Baroukh Hou, HaKadosh Baroukh Hou.
Le Paritz lui dit :
Écoute-moi bien, et cette fois, ne te moque pas de moi. Qui te donne ta parnassa, Moishela ?
Il répondit immédiatement :
HaKadosh Baroukh Hou !
Le Paritz lui dit :
HaKadosh Baroukh Hou?!?!? Bon, essayons encore une fois, pour la troisième fois. Tu dois savoir que ce que tu fais est vraiment impoli. Qui te donne ta parnassa ? Qui possède ton kretchma[1] (motel / auberge / taverne) ? Le kretchma t’appartient-il ou m’appartient-il ? Qui en est le propriétaire ?
Moishela répondit :
Le Paritz possède le kretchma.
Alors, qui te donne ta parnassa ?
Moishela répondit :
HaKadosh Baroukh Hou, HaKadosh Baroukh Hou.
Le Paritz appela immédiatement l’un de ses Ivans et lui demanda :
Ivan, qui te paie ton salaire ?
Ivan répondit :
Le Paritz !
Tu vois, Moishela, Ivan en sait plus que toi. Je pensais que les Juifs étaient intelligents, mais cet Ivan – qui ne sait même pas lire ou écrire – en sait plus que toi. Il a compris. Et à partir de maintenant, Moishela, HaKadosh Baroukh Hou va te donner ta parnassa. Tout va bien, ne t’inquiète pas, reste chez toi et laisse HaKadosh Baroukh Hou te payer ton salaire !
Tout cela s’est passé exactement deux jours avant Pessa'h, et Moishela avait besoin de son salaire pour préparer la fête.
Reste chez toi, et laisse HaKadosh Baroukh Hou te payer ton salaire ! [Lorsqu’il raconta cela à sa famille], les enfants s’assirent par terre et pleurèrent :
Abba est tellement stupide ! Au lieu de dire au Paritz ce qu’il voulait entendre – qu’est-ce que ça lui coûtait ?! Dis au Paritz [ce qu’il veut entendre !] Est-ce de l’hérésie de dire "Le médecin me guérit" ? C’est bien le médecin qui soigne ! Et maintenant, comment cela va-t-il se terminer ?
Tout le monde pleurait, la femme aussi pleurait.
Ils arrivèrent à la nuit de la bedikat ‘hametz, et ils ne possédaient même pas une bougie pour vérifier le hametz.
Il n’y avait rien dans la maison.
Ils étaient simplement assis là, dans l'obscurité et la tristesse. Soudain – boom ! La fenêtre vola en éclats, et quelqu’un jeta ce qui ressemblait au corps d’un bébé à travers l’ouverture.
"Oy ! C’est une accusation de crime rituel ! Maintenant, ils essaient de nous impliquer dans une accusation de crime rituel, ils viennent de jeter le corps d’un bébé mort dans notre maison ! Oy va voy ! Maintenant, ils vont dire que nous avons assassiné cet enfant pour honorer notre Pessa'h !"
Puis, ils entendirent un bruit métallique – toutes sortes de cliquetis de métal provenant du corps. Ils le soulevèrent, et virent quelque chose briller comme de l’or sur le sol. Puis, ils aperçurent autre chose scintiller comme de l’or, et comprirent qu’ils étaient en train de regarder des pièces d’or.
Ensuite, ils réalisèrent qu’il s’agissait du corps d’un singe, et non d’un bébé.
C’était un singe ! Alors, ils coururent chez le voisin pour chercher une bougie afin de mieux voir, et ils découvrirent que le corps du singe était rempli de pièces d’or – 1000 pièces d’or.
Le lendemain matin, ils se précipitèrent pour acheter tout ce dont ils avaient besoin, et ils eurent même assez d’argent pour acheter des vêtements pour toute la famille. Ils organisèrent un magnifique Séder, avec tant de bougies que la maison était éclairée comme en plein jour.
À minuit, le Paritz avait du mal à dormir, il ne trouvait pas le sommeil, alors il se dit :
"Je vais aller voir ce qui est arrivé à Moishela, voir comment il est assis dans l’obscurité, ce Moishela qui loue mon kretchma. Je veux voir comment il pleure, je veux voir si HaKadosh Baroukh Hou lui a vraiment envoyé sa parnassa. Je pense qu’à présent, il a compris la leçon. Il sait déjà que c’est vraiment le Paritz qui lui donne son salaire !"
(Comme nous allons le découvrir, c’est le Paritz qui a organisé pour que le singe soit jeté par la fenêtre.)
Le Paritz paie toujours les salaires, il n’y a pas d’échappatoire, mais la manière dont il les paie, c’est quelque chose que HaKadosh Baroukh Hou décide.
Que la parnassa soit donnée par un salaire, par un chèque, ou par un singe mort… La façon dont elle sera donnée, seul HaKadosh Baroukh Hou le sait. Mais le Paritz reste toujours le shalia'h (messager, intermédiaire).
Il arriva chez Moishela et vit des bougies allumées et des mets délicats sur la table comme il n’en avait jamais vu de sa vie – même chez lui, il ne possédait pas une telle abondance.
Ils l’accueillirent, l’invitèrent à manger, et récitèrent :
"Déverse Ta colère sur les nations qui ne reconnaissent pas Ta souveraineté, et qui n’invoquent pas Ton nom…"
Le Paritz attendit qu’ils terminent le Séder. Tout était fini, tout était conclu, et Moishela accompagna le Paritz dehors. Le Paritz lui demanda :
"Moshe, dis-moi, comment as-tu obtenu tout cet argent ? Vraiment ? Où as-tu trouvé les milliers de pièces nécessaires pour acheter tout cela et organiser une telle nuit du Séder, avec dix enfants habillés comme des princes et des rois ?"
Moshe lui répondit :
"Je ne sais pas vraiment ce qui s’est passé ! Il était 21h, et soudain, quelqu’un a jeté un cadavre dans notre maison, et nous avons cru que c’était le corps d’un enfant non juif – une accusation de crime rituel ! Puis, nous avons entendu un bruit de métal cliquetant à l’intérieur du corps. Nous l’avons soulevé à la lumière de la lune et avons vu toutes ces pièces d’or. Alors, nous avons couru chercher des bougies chez les voisins et avons découvert environ 1000 pièces d’or ! Le lendemain matin, nous sommes immédiatement partis faire des achats."
"Mais nous n’avons aucune idée de qui nous a jeté ce singe."
Le Paritz dit :
"Ah, c’est le singe. Maintenant, je sais ce qui est arrivé à mon singe. Oy va voy."
Il raconta à Moishela que le 13 Nissan, il comptait l’argent dans son coffre-fort lorsqu’il réalisa soudain que son singe de compagnie était mort. Le singe était assis à côté de lui – il allait partout avec lui, c’était comme sa femme, ou son frère, ou sa fille, tout en un.
Ainsi, il se promenait partout avec son singe, et ce dernier remarquait que chaque fois que le Paritz prenait une pièce, il la mordait. Autrefois, les gens mordaient les pièces d’or pour voir si quelqu’un avait gratté un peu de métal, ce qui aurait diminué leur valeur et leur poids en or.
Le singe, observant son maître mettre toutes ces pièces dans sa bouche, décida de faire de même.
Après le départ du Paritz, le singe se retrouva seul avec le coffre-fort et dut fourrer toutes ces pièces d’or dans sa bouche. Il avala 1000 pièces d’or – et mourut.
Le Paritz revint alors et découvrit que son singe était mort. Il donna immédiatement l’ordre de le jeter dans la maison d’un Juif, comme un cadeau de Pessa'h, en l’honneur de la fête, un présent pour l’Afikoman.
Ainsi, nous voyons qu’au final, le Paritz a bien donné la parnassa.
Il n’avait pas le choix, il était le shalia'h, et tout devait nécessairement passer par ses mains. Finalement, le Paritz avait raison.
Un homme doit recevoir sa parnassa et l’abondance, il doit tout avoir. Seulement, il doit croire en Hachem, et non en le Paritz, ni en quiconque d’autre.
Et de cette manière, l’argent peut encore venir par le Paritz, mais cela n’a plus d’importance.
Car l’essentiel est simplement de croire en Hachem.
[1] En Pologne et dans la zone de résidence de l'Empire russe, de nombreux Juifs gagnaient leur vie en louant le droit d'exploiter une auberge ou une taverne, connue localement sous le nom de kretchma, auprès des propriétaires fonciers non juifs de la région, qui leur versaient ensuite un pourcentage des revenus.

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