Comment servir Hachem dans un état de constriction
בס"ד
Comment servir Hachem dans un état de constriction – Rav Eliezer Berland
Rav Berland explique comment servir Hachem même lorsque nous traversons des moments difficiles.
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COMMENT SERVIR HACHEM DANS UN ÉTAT DE CONSTRICTION – PERLES DE TORAH DU RAV ELIEZER BERLAND
L’extrait suivant a été traduit et transcrit à partir d’un article paru dans l’édition de Pessa'h 5777 de Hithadshut.
Rav Nathan explique dans Likutey Halakhot (Hoshen Mishpat, Pikadon, 4:8) qu’il existe huit types de mochin (états d’esprit saints). Chacun de nous est tenu d’expérimenter ces huit états d’esprit.
Il y a la gadlout d’gadlout (conscience expansive, la plus grande des grandes) et d’autres types d’états d’esprit. Et en lien avec cela, une personne est aussi soumise à une épreuve terrible : soudainement, le Ciel lui retire tous ses mochin (états spirituels d’esprit).
On veut voir comment cette personne va servir Hachem lorsqu’elle n’a plus son état d’esprit spirituel. Servir Hachem quand on est rempli d’enthousiasme et d’intelligence spirituelle, ce n’est pas un exploit.
Quand on a l’esprit ouvert, qu’on comprend les choses, qu’on est enthousiaste pour accomplir les mitsvot, alors on peut chanter à Hachem avec une ferveur immense.
Mais soudain, on traverse un moment de désespoir ou de tristesse, et notre esprit cesse de fonctionner. On nous a retiré notre moach (conscience spirituelle) –
C’est à ce moment-là qu’on veut voir si nous allons encore servir Hachem l’shem shamayim (pour la seule gloire du Ciel).
Maintenant, vous allez vous lever pour Hatsot (la prière de minuit) uniquement l’shem shamayim ! Vous allez faire hitbodedout (prière personnelle) uniquement l’shem shamayim ! Vous allez assister à la prière du vatikin (à l’aube) uniquement l’shem shamayim !
Et non pas parce que c’est une "expérience", ou parce que c’est quelque chose d’"incroyable". Pas parce que vous allez prier dans un champ et que c’est agréable, que le paysage est beau, que le ciel est splendide et que cela procure une élévation spirituelle.
Non !
Cette fois-ci, vous n’en avez aucune envie. Vous ne ressentez rien. Vous allez dans le champ simplement parce qu’Hachem vous l’a ordonné ! C’est cela, la véritable hitbodedout : prier uniquement parce qu’Hachem l’a commandé !
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LE SÉDER DE PESSA'H DE L'ÉLÈVE DU CHOZEH DE LUBLIN
C’est comme ce qui est arrivé lors du Séder du Chozeh (voyant) de Lublin. Cette histoire concerne Rabbi Shmelke, un des disciples du Chozeh, qui aurait écrit le commentaire sur le Tanna D’vey Eliyahou et le Ramatayim Tsofim.
On raconte que cette histoire parle de lui.
Il n’avait rien pour Pessa'h. Sa femme le harcelait constamment pour qu’il aille voir le Chozeh.
Il lui répondit :
"Le Chozeh sait déjà quelle est la situation, pourquoi devrais-je aller lui dire ?"
Mais c’était déjà la veille de Pessa'h, et sa femme lui dit :
"Il n’y a rien dans la maison, pas de matsa, pas de vin. Veux-tu que nous jeûnions maintenant ?! Ce n’est pas Ta’anit Esther ! Je ne passerai pas la nuit du Séder chez les voisins. Ramène de la matsa, ramène du vin, ou nous n’aurons rien !"
Encore une fois, il lui répondit :
"Le Chozeh sait tout."
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LE PREMIER SÉDER
Juste après la prière, sans que l’élève ne dise un mot, le Chozeh ordonna à un des hommes riches d’apporter à cet élève tout ce dont il avait besoin pour Pessa'h, en abondance comme jamais auparavant.
Tous les délices, toutes les friandises, toutes sortes de viandes, toutes sortes de poissons – tout ce que l’on pouvait imaginer.
L’élève rentra chez lui et trouva sa maison remplie de provisions, comme il ne l’avait jamais vue auparavant. Il se prépara pour le Séder avec un immense enthousiasme et une grande joie, dansant et chantant.
Le lendemain, il alla voir le Chozeh pour lui souhaiter Shalom Aleikhem et un Pessa'h kasher ve'samea'h.
Mais après la prière, le Chozeh se détourna immédiatement de lui.
L’élève se dit :
"Peut-être qu’il ne m’a pas vu ? Peut-être qu’il est très préoccupé aujourd’hui."
Il essaya encore et encore de s’approcher du Chozeh pour lui serrer la main, mais le Chozeh l’évitait, jusqu’à ce qu’il comprenne que c’était intentionnel.
L’élève réalisa qu’il devait avoir commis une grave faute…
Il se sentit anéanti, complètement brisé.
Et ce soir-là encore, le Chozeh ne lui souhaita pas Pessa'h kasher ve’samea'h.
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LE DEUXIÈME SÉDER
L’élève était tellement désespéré qu’il ne put même pas réciter le Kiddouch.
Il s’endormit à table.
Il se réveilla soudain une heure avant l’aube, à la dernière limite possible pour faire le Séder, et le fit précipitamment, complétant toute la cérémonie en une heure.
Son cœur était entièrement brisé.
Le lendemain, il était convaincu que le Chozeh allait le chasser du Beit Haknesset (synagogue).
"Si après mon premier Séder, que j’ai fait avec tant d’enthousiasme, il ne voulait même pas me parler, que va-t-il faire après ce second Séder fait sans ferveur ?"
Mais immédiatement après la prière, le Chozeh s’approcha de lui, lui serra la main et le bénit chaleureusement en lui souhaitant un Pessa'h Kasher ve’samea'h !
L’élève s’exclama :
"Rebbe ! Hier, j’ai fait un Séder extraordinaire, avec tant d’enthousiasme, et vous ne vouliez même pas me parler. Et maintenant, après un Séder où je n’ai ressenti aucune inspiration, vous me bénissez ?"
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TOUT EST INVERSE
Le Chozeh répondit avec quatre mots :
"Tout est exactement à l’envers."
On peut être enthousiaste, chanter et danser – mais si cet enthousiasme vient du Yetzer Hara (inclination au mal), cela peut mener à l’arrogance.
"Maintenant, je suis un Tzadik, maintenant, j’ai tant d’Emouna ! Regardez ce qui m’arrive !"
Et il y a celui qui est brisé, qui sait qu’il n’est rien, qui atteint un niveau de mochin d’katnout (état d’esprit restreint), au point de se sentir complètement insignifiant. Il ne se donne aucune importance et ne se considère pas comme quelqu’un de spécial.
Et ainsi, chaque mitsva qu’il accomplit, chaque minute de hitbodedout, chaque prière – monte droit vers le Ciel.
Ces prières déchirent les cieux et activent tous les miracles et toutes les délivrances dans le monde entier.
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Pour la Refoua Shleima de Rav Eliezer ben Etya et L’ilouy Nishmat Tzvi Ben Moshe Reuven.

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